10
Le passage

 

 

Le matin suivant, Méralda entra avec hésitation dans la cuisine, consciente du regard que lui adressait son père. Elle considéra sa mère, afin de déterminer si Dohni avait parlé à sa femme de la rencontre entre sa fille et Jaka, la veille, mais Biaste était rayonnante et n’en avait rien su.

— Oh ! Le jardin ! s’écria cette dernière, aux anges. Parle-moi du jardin. Est-il aussi magnifique que le prétend Gurdy Harkins ?

Soulagée de voir son père lui aussi sourire, Méralda se saisit de sa chaise et l’approcha de celle de sa mère.

— Oh oui, largement ! répondit-elle avec enthousiasme. Ces couleurs, malgré la fin de la journée ! Et sous le clair de lune, même si les fleurs sont moins éclatantes, leurs senteurs sont saisissantes. Mais ce n’est pas là le plus important de cette soirée. (L’adolescente se força à prendre un ton enjoué pour annoncer la nouvelle que tous attendaient :) Le seigneur Féringal m’a demandée en mariage.

Biaste poussa un cri de joie et Tori un cri de surprise, ainsi qu’une bonne partie de la nourriture qu’elle était en train de mâcher. Quant à Dohni Ganderlay, il plaqua joyeusement les mains sur la table.

Alors qu’elle parvenait à peine à se lever la semaine précédente, Biaste s’activa et commença à se préparer ; elle devait immédiatement prévenir ses amies, en particulier Gurdy Harkins, qui prenait systématiquement des airs supérieurs parce qu’il lui arrivait de coudre des robes pour dame Priscilla.

— Pourquoi pleurais-tu et étais-tu si énervée hier soir, quand tu es rentrée ? demanda Tori à Méralda quand elles se retrouvèrent seules dans leur chambre.

— Occupe-toi de tes affaires, lui répondit son aînée.

— Tu vas vivre au château et te rendre régulièrement à Hundelpierre et Coupefeu, voire même à Luskan et d’autres endroits merveilleux, et pourtant tu pleurais. Je t’ai entendue.

De nouveau au bord des larmes, Méralda jeta un regard dur à sa sœur et retourna à ses occupations.

— C’est Jaka ! devina Tori, le visage illuminé d’un sourire. Tu penses toujours à lui.

Méralda, qui était en train de faire son lit, s’interrompit et serra son oreiller contre elle – un geste qui révéla à la cadette qu’elle avait vu juste – puis se retourna subitement et le lança sur Tori, en plein visage, avant de la plaquer sur le petit lit.

— Dis que je suis la reine ! exigea-t-elle.

— Tu pourrais bien le devenir ! répliqua Tori, entêtée. (Méralda se mit à la chatouiller et la fillette ne put résister plus longtemps.) Tu es la reine ! Tu es la reine !

Quelques instants plus tard, alors que Méralda pliait les draps, Tori, plus calme, reprit :

— Tu es triste pour Jaka.

— Je l’ai vu hier soir, reconnut Méralda. En rentrant à la maison. Il est devenu fou en m’imaginant avec le seigneur Féringal. (Retenant son souffle, Tori se pencha vers sa sœur, suspendue à ses paroles.) Il m’a embrassée, aussi.

— Mieux que le seigneur Féringal ?

Méralda soupira et acquiesça, puis elle ferma les yeux et se noya dans le souvenir de ce tendre et bref moment partagé avec Jaka.

— Que vas-tu faire, Méralda ?

— Jaka veut que je m’enfuie avec lui.

Tori poussa un gémissement et serra son oreiller contre elle.

— Tu vas partir ?

Méralda se redressa et adressa à sa cadette un sourire plein de courage.

— Ma place est auprès du seigneur Féringal, expliqua-t-elle.

— Mais Jaka…

— Jaka ne peut rien faire pour maman ni pour vous autres. On est libre d’offrir son cœur à la personne de son choix mais on doit donner sa vie à celui qui s’occupera le mieux de soi et de ceux qu’on aime.

Tori s’apprêtait à protester quand Dohni entra dans la chambre.

— Vous avez du travail, leur rappela-t-il.

Puis il jeta à son aînée un regard révélateur ; il avait surpris la conversation entre ses deux filles. Il hocha légèrement la tête en signe d’approbation avant de repartir.

La journée de Méralda se déroula dans le brouillard, alors qu’elle essayait de faire accepter ses responsabilités à son cœur. Elle tenait sincèrement à agir pour le bien de sa famille, mais il lui était impossible de laisser de côté ses élans affectifs et son désir d’apprendre l’amour dans les bras d’un homme qu’elle aimait vraiment.

Dans les champs perchés plus haut sur les flancs taillés de la montagne, Dohni Ganderlay n’était pas moins déchiré. Il croisa Jaka Sculi ce matin-là et les deux hommes n’échangèrent rien de plus qu’un rapide regard – d’un seul œil pour Jaka, dont l’orbite gauche était gonflée, les paupières fermées. Autant Dohni voulait frapper le jeune homme qui mettait en péril l’avenir de sa famille, autant il devait bien reconnaître qu’il avait lui aussi été amoureux dans sa jeunesse, ce qui le faisait se sentir coupable quand il voyait l’état dans lequel il avait mis ce garçon. N’ignorant pas que quelque chose de plus fort que le sens des responsabilités avait réuni Jaka et Méralda la nuit précédente, Dohni se promettait de ne pas garder rancune envers sa fille et Jaka, dont le seul crime, pour ce qu’il en savait, était d’aimer Méralda.

 

* * *

 

Il n’y avait pas un bruit et tout était tranquille dans la maison plongée dans l’obscurité qui suit le crépuscule, ce qui ne faisait que souligner le moindre geste de Méralda. La famille s’était couchée tôt après une longue journée de travail, à laquelle s’était ajoutée l’excitation due à une nouvelle invitation au château, d’ici trois jours, qui était arrivée accompagnée d’une somptueuse robe de soie verte, comme les Ganderlay n’en avaient jamais vu. Méralda était en train d’essayer d’enfiler cette robe en silence et en douceur mais le tissu se froissait et craquait.

— Que fais-tu ? murmura Tori d’une voix endormie.

— Chut ! lui répondit sa sœur, qui s’agenouilla pour que la fillette puisse l’entendre. Dors et ne dis rien à personne.

— Tu vas retrouver Jaka ! s’exclama Tori.

Méralda lui plaqua aussitôt une main sur la bouche.

— Pas du tout ! se défendit-elle. J’essaie juste ma robe.

— Non, tu mens ! dit Tori en se redressant, désormais totalement éveillée. Tu vas voir Jaka. Dis-moi la vérité sinon j’appelle papa en criant !

— Promets-moi de tenir ta langue, céda Méralda, qui vint s’asseoir sur le côté du lit de sa cadette, qui hocha vivement la tête. J’espère trouver Jaka dehors, dans la nuit. Il sort chaque soir pour observer la lune et les étoiles.

— Vous allez vous enfuir pour vous marier ?

— Non, loin de là, gloussa tristement Méralda. Je donne ma vie au seigneur Féringal pour votre bien-être, à maman, papa et toi. (La fillette essaya de protester mais sa sœur poursuivit :) Et sans regret. Il m’offrira une bonne vie au château, j’en suis certaine. Ce n’est pas quelqu’un de méchant, même s’il a encore beaucoup à apprendre. Mais ce soir, j’écoute mon cœur, le temps d’une nuit, pour dire adieu à Jaka. (Elle donna une petite tape sur le bras de Tori et se releva.) Rendors-toi, maintenant.

— Seulement si tu me promets de tout me raconter demain ! Jure-le, sinon je dis tout.

— Tu ne diras rien, dit Méralda, sûre d’elle car comprenant que cette amourette secrète mettait sa sœur en joie, ce d’autant plus que la fillette ne saisissait pas aussi bien qu’elle les implications à long terme de ces décisions. Rendors-toi.

Après avoir déposé un baiser sur le front de Tori, Méralda lissa sa robe, non sans un regard nerveux en direction du rideau qui faisait office de porte. Puis elle se glissa par l’étroite fenêtre et se fondit dans la nuit.

 

* * *

 

Dohni Ganderlay vit sa fille aînée disparaître dans les ténèbres, pleinement conscient des intentions de celle-ci. Il avait fortement envie de la suivre, de la surprendre avec Jaka et de tuer une bonne fois pour toutes ce garçon qui n’apportait que des ennuis, cependant il était d’autre part convaincu que sa fille reviendrait, qu’elle agirait pour le bien de sa famille, comme elle l’avait expliqué à sa sœur le matin même.

Il avait bien entendu le cœur brisé car il comprenait tout à fait l’attirance et la force d’un amour de jeunesse. Il décida de lui laisser cette nuit, sans la questionner ni la juger ensuite.

 

* * *

 

Méralda progressait dans l’obscurité, quelque peu apeurée. Elle ne redoutait pas l’irruption d’un monstre – non, elle était ici chez elle et ce genre de choses ne l’avait jamais effrayée – mais la réaction de ses parents, et notamment celle de son père, s’ils découvraient son escapade.

Elle ne tarda toutefois pas à oublier sa maison pour se laisser griser par le ciel étoilé. Elle se mit à tournoyer et danser dans un champ, avec l’agréable sensation de l’herbe humide sous ses pieds nus, et s’imagina s’étendre jusqu’à toucher ces points lumineux magiques. Elle chantonnait à voix basse un air doux, presque spirituel, qui s’accordait parfaitement avec ses sentiments du moment, seule et tranquille alors qu’elle ne faisait qu’une avec les étoiles.

Elle ne pensait plus au seigneur Féringal, à ses parents, à ses responsabilités ni même à son cher Jaka. Elle ne pensait pas du tout et se contentait d’exister dans la beauté de la nuit et de la danse.

— Que fais-tu ici ? la questionna soudain une voix zézayante, celle de Jaka, derrière elle.

La magie de l’instant s’évanouit et Méralda se retourna lentement vers le jeune homme, qui se tenait les mains dans les poches, la tête baissée et ses cheveux bruns bouclés tombant sur le front, si bien qu’elle ne voyait pas ses yeux. Elle fut alors saisie par une autre peur, due à ce qu’elle avait imaginé qui se déroulerait cette nuit-là avec lui.

— Le seigneur Féringal t’a laissé sortir ? demanda Jaka sur un ton sarcastique.

— Je ne suis pas sa marionnette, répondit Méralda.

— Ne vas-tu pas devenir sa femme ? dit-il en levant les yeux pour la dévisager avec rudesse, non sans prendre plaisir en constatant qu’elle avait les larmes aux yeux. C’est ce qu’on dit au village. (Il prit une voix de vieille gnome.) Méralda Ganderlay ? Oh ! Quelle chance elle a ! Dire que le seigneur Féringal en personne lui fait la cour !

— Arrête, murmura Méralda.

Jaka ne l’écouta pas et reprit de plus belle, cette fois en prenant une voix bourrue de villageois :

— Mais où a-t-il la tête, cet idiot de Féringal ? Il va tous nous déshonorer en prenant une épouse de si basse extraction. Alors que cent filles de marchands, aussi riches que mignonnes, rêvent de devenir sa femme. Ah ! Quel idiot !

Méralda se retourna et se sentit soudain plus bête que magnifique dans sa robe verte. Elle sentit également une main sur son épaule ; Jaka était là, derrière elle.

— Il faut que tu saches ce que pensent les gens, lui dit-il avec douceur. La moitié du village tient le seigneur Féringal pour un idiot, tandis que les autres habitants sont aveuglés par les faux espoirs de toute cette histoire, comme s’ils revivaient leurs propres parades amoureuses à travers toi, tout en souhaitant que leurs misérables vies ressemblent à la tienne.

— Et toi, qu’en penses-tu ? demanda Méralda sur un ton ferme, en faisant face au jeune homme.

Elle discerna alors plus nettement les hématomes sur son visage, sa lèvre enflée et son œil fermé ; elle se calma instantanément, ayant deviné à qui Jaka devait ces meurtrissures.

— Je pense que le seigneur Féringal se croit supérieur à toi, répondit-il sans ménagement.

— Et il a raison.

— Non ! cria Jaka, ce qui fit sursauter Méralda, avant de poursuivre plus posément, tout en caressant la joue humide de son amie. Non, il ne vaut pas mieux que toi. Je dirais plutôt qu’il ne te mérite pas, même si ce n’est pas ainsi qu’il voit les choses. Non, il va se servir de toi pour satisfaire son caprice, puis il te délaissera.

Méralda aurait voulu contredire Jaka mais elle n’était pas certaine qu’il ait tort. Cela n’avait de toute façon aucune importance ; quelle que soit l’opinion qu’avait à son sujet le seigneur Féringal, les bienfaits dont il était susceptible de couvrir sa famille passaient avant tout.

— Que fais-tu ici ? lui demanda de nouveau Jaka.

Méralda eut l’impression qu’il venait tout juste de remarquer sa robe, dont il parcourait du pouce et de l’index une manche bouffante, comme pour en apprécier la qualité du tissu.

— Je suis venue pour offrir une nuit à Méralda, avoua l’adolescente. Une nuit durant laquelle mes désirs compteraient davantage que mes responsabilités. Une nuit…

Elle se tut quand Jaka posa un doigt sur ses lèvres et l’y laissa un moment.

— Tes désirs ? répéta-t-il d’un air entendu. Et j’en fais partie ? Es-tu venue ici, si bien habillée, uniquement pour me voir ?

Méralda hocha lentement la tête, et avant même qu’elle eût achevé son geste, Jaka fut contre elle, ses lèvres contre les siennes, et l’embrassait goulûment, passionnément. Elle se sentit flotter, puis se rendit compte que Jaka la faisait s’allonger dans l’herbe tendre, sans interrompre leur baiser. Alors qu’il laissait s’égarer ses mains sur son corps, elle ne fit rien pour les arrêter et ne se raidit même pas quand elles se mirent à caresser des recoins intimes. Non, cette nuit était à elle, elle deviendrait une femme dans les bras de l’homme qu’elle avait choisi, l’homme qui correspondait à ses désirs et non à ses responsabilités.

Jaka se baissa et releva la robe de Méralda jusqu’aux cuisses, après quoi il ne perdit pas une seconde pour placer ses jambes entre les siennes.

— Doucement, s’il te plaît, murmura-t-elle, tout en lui prenant la tête à deux mains, avant de l’approcher d’elle afin qu’il la regarde droit dans les yeux. Je veux que ce soit parfait.

— Je ne peux pas attendre une minute de plus, Méralda, haleta-t-il.

— Tu n’as pas à attendre, répondit-elle en l’attirant contre elle et en l’embrassant tendrement.

Peu après, ils contemplaient tous deux la voûte céleste, côte à côte, nus dans l’herbe humide et leurs corps chatouillés par l’air frais océanique. Méralda se sentait différente, quelque peu étourdie, presque saisie d’une certaine ivresse, et grandie, comme si elle venait d’être initiée par le biais d’un rite de passage plus ou moins magique. Mille pensées tourbillonnaient dans son esprit. Comment pourrait-elle rejoindre le seigneur Féringal après avoir fait l’amour de façon si extraordinaire avec Jaka ? Comment pourrait-elle oublier ces sensations de joie et de chaleur pures ? Elle se sentait merveilleuse en ces instants, dont elle aurait souhaité qu’ils s’éternisent jusqu’à la fin de ses jours. Pour toute la vie… auprès de Jaka.

Elle savait que les choses ne se dérouleraient pas ainsi. Tout serait terminé dès les premières lueurs de l’aube, pour toujours. Elle avait eu son moment unique. Un nœud se forma dans sa gorge…

Jaka Sculi vivait cette nuit d’une façon légèrement différente mais non moins satisfaisante. Il avait pris la virginité de Méralda, il avait devancé le seigneur Féringal en personne en cet endroit particulier. Bien que simple paysan aux yeux du jeune noble, il lui avait dérobé quelque chose qui ne pourrait jamais lui être rendu, quelque chose de plus précieux que tout l’or et les bijoux du château d’Auck.

Jaka prenait plaisir à songer à cela mais, à l’image de Méralda, il redoutait que ce bien-être ne dure pas.

— L’épouseras-tu ? lui demanda-t-il soudain.

Superbe sous le clair de lune, Méralda lui jeta un regard endormi.

— Ne parlons pas de telles choses cette nuit, implora-t-elle. Ne parlons pas du seigneur Féringal ni de personne d’autre.

— Je dois le savoir, Méralda, insista avec fermeté Jaka, qui se redressa pour la dévisager. Dis-le-moi.

La jeune femme lui répondit avec le regard le plus malheureux qu’il ait jamais vu.

— Il peut aider mon père et ma mère, tenta-t-elle d’expliquer, aussi désespérée que peu convaincue par ses propres mots. Tu dois comprendre que ce n’est pas à moi de choisir.

— Comprendre ? répéta Jaka, incrédule, avant de se relever d’un bond et s’écarter. Comprendre ! Comment le pourrais-je après ce que nous venons de partager ? Mais pourquoi es-tu venue à moi si tu pensais épouser le seigneur Féringal ?

Méralda se leva et l’agrippa par les épaules.

— Je suis venue pour avoir le choix, le temps d’une nuit. Je suis venue parce que je t’aime et que j’aurais tant voulu, de tout mon cœur, que les choses soient différentes.

— Nous n’avons eu qu’un instant, gémit Jaka en se retournant vers elle.

Elle se hissa sur la pointe des pieds et l’embrassa tendrement.

— Il nous reste du temps, dit-elle, ce à quoi il ne résista pas.

Un moment plus tard, Jaka était de nouveau étendu dans l’herbe, tandis que Méralda s’était relevée et réajustait ses vêtements.

— Laisse-le tomber, lâcha-t-il de façon inattendue. (Méralda s’arrêta net et l’interrogea du regard, puis il poursuivit, sur un ton aussi anodin que s’il avait évoqué une décision banale à prendre :) Laisse tomber le seigneur Féringal. Oublie-le et enfuis-toi avec moi. À Luskan ou même jusqu’à Eauprofonde.

Méralda soupira et secoua la tête.

— Ne me demande pas ça, je t’en prie…

— Pense à la vie que nous mènerions, insista Jaka. À courir dans les rues d’Eauprofonde, la magique Eauprofonde ! Courir, rire et faire l’amour ! Fonder ensemble une famille – nos enfants seraient magnifiques !

— Arrête ! s’écria Méralda, si brutalement que son amant en resta muet. Tu sais que j’en ai envie et tu sais aussi que ça m’est impossible.

Elle poussa un nouveau soupir. Elle n’avait jamais rien accompli d’aussi difficile de sa vie, et pourtant, elle se pencha et embrassa une dernière fois la bouche furieuse de Jaka, puis elle reprit le chemin de sa maison.

Jaka demeura un long moment allongé dans le champ, réfléchissant à toute allure. Il avait atteint son objectif et cela avait été aussi agréable qu’il l’avait imaginé. Hélas cette victoire était éphémère. Le seigneur Féringal épouserait Méralda et serait en fin de compte vainqueur. Cette idée donnait la nausée au jeune paysan, qui leva les yeux vers la lune, désormais masquée par des lignes de nuages qui galopaient dans le ciel.

— Maudite soit cette vie, grogna-t-il.

Il y avait forcément quelque chose à faire pour battre le seigneur Féringal, pour que Méralda revienne vers lui.

Un sourire confiant fit alors son apparition sur le séduisant visage de Jaka. Il se rappela les sons qu’avait émis Méralda, la façon dont leurs corps avaient suivi le même rythme, en harmonie…

Il ne perdrait pas.

L'Épine Dorsale du Monde
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